mardi 23 août 2016

Souviens-toi

Tic-tac...

Une horloge imaginaire mais réelle. Son tic-tac douloureux n'a cessé de résonner sur mon impuissance et mon mutisme.
Une épée de Damoclès durant ces deux dernières années...comme la grande aiguille, coincée au-dessus de ma tête.

Tic-tac... 

Je m'étais promis de ne pas ré-écrire en étant dévastée. Je m'étais promis de ne pas laisser ce blog devenir un journal de maladie. 
Je m'étais promis de me remettre à créer, à entreprendre, à participer... 
Je m'étais promis de continuer comme avant.
J'ai peiné. J'ai échoué dans mes tentatives, et plus encore pour le reconnaître. 
Trop peu d'énergie, pour beaucoup trop de changements.
Des changements trop présents dans mon quotidien...et dans ma tête.
La santé de Monseigneur Renard.
Ma santé.
La santé de mon père.

Tic-tac...

A partir du moment où j'ai appris le diagnostic, j'ai eu du mal à ne pas entrevoir et ignorer l'issue...
Je n'ai jamais pu me réfugier dans le déni.
Foutu crabe. 
Foutus protocoles. 
Foutus examens.
Foutues échéances hésitantes.  

Tic-tac...

Foutu silence.
Foutus caractères.
Foutus non-dits.
Foutue malédiction des non-dits.

Tic-tac...

Avaler ma colère et ma révolte.
Parfois, non, souvent me faire dévorer par celles-ci.
Infuser dans mon chagrin.
Et pourtant taire tout cela.
Et pourtant dépasser la malédiction des non-dits. Accepter d'être une étrangère bienveillante.
Et faire la paix avec mon père, juste avant qu'il ne ferme les yeux, pour la dernière fois.

Tic-tac...

L'épée de Damoclès, ou la grande aiguille s'est remise à bouger.


Tic-tac...