dimanche 15 décembre 2013

Tu seras un être humain ma fille.

Je suis une habituée de l'exercice "Et si...".
Sur le plan créatif c'est stimulant. Mais parfois sur le plan émotionnel...comment dire, c'est se remuer le couteau dans la plaie.
J'ai le regard (trop souvent pour certains) vers le passé.

Si je devais me retrouver face à celle que j'étais il y a 10 ans, ce serait long et difficile.

Je me dirais en premier lieu qu'effectivement je ne ressemble pas à ce que j'aurais pu souhaiter.

Je me dirais : "Tu sais,

" Tu seras moins entière, moins catégorique.
Tu ne seras pas moins passionnée, mais tu ne concevras plus les choses autour de toi sans nuancer.

Tu connaîtras de longues périodes de désordre.

Tu te découvriras capable du meilleur comme du pire.

Tu renonceras à être une maniaque du contrôle.

"Tu ne vivras plus dans la quête désespérée de la reconnaissance de Lui. Il ne te la donnera jamais. Il ne t'atteindra plus autant.
Tu n'auras plus besoin de l'assentiment de tes parents pour connaître ta valeur.

Tu n'auras peut-être pas accompli tout ce que tu auras imaginé, mais tu sauras ne pas baisser la tête.

"Tu ne te feras plus la guerre.
Tu découvriras que jusqu'alors pour plaire aux autres tu t'étais attachée à ériger un personnage que tu n'étais pas et qui ne te ressemblait pas tant que ça.

Tu renonceras à ce personnage. Tu voudras renoncer aux masques. Et tu apprendras à te pardonner. Je ne dis pas que tu y arriveras, mais tu commenceras à le faire.

Tu seras toujours aussi sensible et écorchée, mais tu ne souhaiteras plus cacher ça sous une carapace.
Tu continueras d'écouter. Tu parleras moins, parce que tu sauras mieux écouter.

"Ta colère, ta tristesse, tes cicatrices, toutes auront un sens à tes yeux et tu ne voudras plus les enfouir pour les cacher.
Tu ne t'imagineras plus tout à fait sans elles, mais tu ne seras plus exclusivement représentée par elles.

"Tu chercheras d'autres solutions à la culpabilité perpétuelle, à l'intransigeance immédiate envers toi-même.
Tu apprendras à reconnaître ta part de responsabilité dans tes relations et leurs parts d'échec.

"Tu retrouveras un plaisir décuplé à la matière.

"Tu renonceras à un rêve. Parce que tu te seras aperçue qu'il risquait de te détruire si tu t'y accrochais.

"Tu oseras couper tes sacro-saints cheveux, et te coiffer comme tu ne l'avais jamais osé. Tu en avais rêvé sans espoir d'un jour le faire, et tu le feras : tu te raseras les cheveux, sans regret, et tu ressentiras même un sentiment de libération. Tu les auras blonds, roses, violets et même verts...
Tu existeras sans nécessairement avoir les cheveux longs.

"Ton corps sera toujours une immense cicatrice à tes yeux, mais tu apprendras à le transformer, à le transcender.
A faire de lui une expérience artistique, un atelier.
Les aiguilles et l'encre deviendront une catharsis.

"Tu te remettras à la musique ;

"Tu auras l'impression d'être une dispersée, et parfois d'agir en dilettante, mais ce sera plus en accord avec toi-même.

"Tu traverseras des épreuves que tu n'aurais jamais imaginées, quelques fois pour des personnes qui n'en vaudront pas la peine sur le long terme, et tu en ressortiras grandie. Et toujours vivante.
Tu seras encore déçue, mais cela aura un sens et tu ne regretteras de moins en moins.

"Tu connaîtras un premier amour, si si.
Tu détesteras les gens. Tu seras misanthrope. Tu feras des rencontres qui cautionneront ce tournant, et d'autres qui te sortiront de cette passe. Et tu t'apercevras que ce n'est qu'une manière de nier ta propre maladresse.
Tu te méfieras toujours des femmes. Tu détesteras moins les hommes. Et tu n'auras plus peur du sexe.

"Tu ne détesteras plus par nécessité les gens.

"Tu accepteras mieux les départs.

"Tu auras plus que jamais besoin de rentrer périodiquement dans ta coquille pour te ressourcer, comme l'Ermite.
Mais pour en sortir mieux.
La solitude ne t'effraiera plus autant, et tu ne la considèreras plus seulement comme une punition ou fardeau, mais comme une ressource.

"Tu aimeras la tapenade, et même les olives telles quelles.
Tu adoreras le thé.

"Tu parviendras à dormir en chien de fusil et seras toujours un peu malade en voiture.

"Tu seras certes plus ronde, plus lourde, mais incontestablement plus forte et endurante.

"Tu aimeras toujours le jardinage.
Tu préfèreras toujours le salé au sucré.
Tu seras toujours sensible aux goûts et aux odeurs.

"Tu te poseras toujours des questions, afin de faire les meilleurs choix."

jeudi 12 décembre 2013

Deux mois déjà...

Deux mois. Plusieurs années avant. Un certain temps.

Un temps pour se faire un cocon, après en avoir quitté un.

Un temps pour vivre la solitude ; un temps pour s'en plaindre.

Un temps pour commencer la vie à deux ; un temps pour s'en plaindre [aussi].

Un temps pour faire des rencontres, bonnes et moins bonnes. Un temps pour en tirer des leçons.

Un temps pour se tromper.

Un temps pour essayer d'atteindre un rêve. Un temps pour échouer et se remettre en question. S'accorder d'avoir eu tort. Et se rappeler d'autres rêves.

Un temps pour être spectatrice de ma vie, le temps de comprendre pourquoi j'en suis actrice si peu convaincue et convaincante. Un temps pour reprendre les guides et accepter de ne pas toujours en avoir le contrôle.

Un temps pour du noir. Pour du blanc et très vite d'autres couleurs. Quelque chose de neuf, de vieux, de bleu et quelque chose d'emprunté.

Un temps pour pardonner, ou du moins pour apprendre encore à le faire.

Un temps pour le prendre un peu, même rien qu'un peu, pour soi.



J'en profite pour montrer mon "Fil rouge" terminé. Qui tombe très bien pour illustrer un évènement auquel je n'avais jamais vraiment cru, et qui a finalement eu lieu. Il y a deux mois. :)

samedi 2 novembre 2013

Please don't take my sunshine away...


Un soupçon de soleil et des fleurs aux couleurs vives pour amorcer ce billet...

Lorsque j'étais encore sur mon île, la Toussaint était très attendue dans la famille.
Avec ma mère, nous allions nettoyer la tombe de ses grands-parents. Nous procédions à un nettoyage méthodique de la sépulture et nous jardinions, pour reverdir, refleurir.

Le 1er novembre, nous revenions pour l'orner plus encore, cette fois-ci avec des bouquets, et en compagnie d'autres membres de la famille. Nous entreprenions aussi une visite des autres tombes de la famille disséminées d'un cimetière à l'autre. Mon beau-père, ma tante, ma grand-mère, ma grand-tante ou qui sais-je... La bonne humeur était au rendez-vous, puisque cet épisode amenait chaque année son lot d'imprévus comiques. Ma tante qui se trompait de tombe, qui nous interpellait et nous enjoignait en criant dans le cimetière de reprendre nos fleurs ; mon beau-père qui manquait de nous arroser avec "l'eau de morts" ; la fontaine du cimetière tapissée d'innombrables escargots qui nous dégoutaient tous un peu ; le chat qui dormait sur la tombe d'à coté, que nous avions dérangé et qui nous faisait sursauter dans sa fuite ; ma mère qui pestait à l'idée que nous montions dans sa voiture les chaussures pleines de terre...

Le soleil était lui aussi souvent au rendez-vous à cette date. Pour moi, le 1er novembre était le premier jour de l'été, car la chaleur ne manquait pas de se rappeler alors à nous.
J'ai le souvenir de la lumière éclatante qui baignait cette journée, la chaleur qui faisait dégouliner les bougies du monument aux morts qui se revêtait alors d'une gangue de cire et de pétales [qui ne partait jamais complètement]. Le soleil qui tapait sur la peau. L'air chargé de l'odeur des fleurs cueillies ou plantées et de la poussière battue des allées du cimetière. L'intérieur des caveaux blanchis qui pouvait à peine offrir un répit à la chaleur humide. Les frangipaniers qui irritaient les passants de leur lait lorsqu'une branche venait à casser. La foule de gens venus fleurir leurs morts s'affairant consciencieusement...
Le sable du cimetière [marin] de Saint-Pierre. Les pierres noires et les caveaux blancs du cimetière de Saint-Louis. Les si singuliers coquelicots du cimetière du Tampon [des coquelicots sous les tropiques !]. Les manguiers le long de la côte de La Rivière Saint-Louis...



La tristesse n'est pas vraiment présente. On se salue de loin en souriant. On se raconte des histoires de famille. On revient sur certaines querelles qui ne nous concernent pas. On parle à nos morts pour s'excuser des bêtises faites en leur présence comme celle de se tromper de vases (ou de tombe). On leur demande l'autorisation de plaisanter sur le temps où ils étaient encore présents. On leur demande aussi de ne pas venir nous tirer les orteils dans nos rêves si l'on profère un juron. On ne mange pas avec eux, même si la découverte de bouteilles, de fruits, de plumes de volailles et d'épices sur certaines tombes donnent à ces dernières des allures de tables de pique-nique...ou de cérémonie. Et silencieusement on leur adresse une prière, celle d'être en paix, et de nous garder aussi en paix.


La Toussaint est un jour de fête joyeuse pour moi. L'été austral arrivait enfin. A mesure que la fin de l'année approchait, les journées se paraient de couleurs, de lumière et de chaleur...

Contrairement à ici. Où je me sens tout de même chez moi aussi. Où l'automne désormais humide et grisaillant me fait me languir de ma fête des morts. Et du soleil.

lundi 12 août 2013

Chhhht...it' oh so quiet.

Chaleur. Lumière. Calme. Ce qu'il me faut pour me redonner envie de sortir mon crayon bleu et préparer mes encres...


Entre deux corrections d'ébauche, je m'amuse avec l'application Snapee sur mon téléphone...

A très bientôt !

mercredi 31 juillet 2013

De la lumière enfin...

...pour faire du bien au moral, et me donner envie de dépoussiérer un peu par ici.

Je me languissais du soleil, de sa lumière sur les couleurs. Un petit peu moins de sa chaleur.

Pour illustrer ça, voilà une petite carte postale, avec M. le Lamantin-terrestre :



mardi 5 février 2013

Roulement de tambour...

J'ai accumulé pas mal de retard ces derniers mois.
Mon déménagement a relancé mes projets mais me demande encore une réorganisation matérielle et temporelle.

Je n'ai pas touché à la terre et au verre depuis quelques mois et cela me manque terriblement. En attendant, je dessine, et quelques fois je pousse jusqu'à encrer et orner.
 
Ici je vous livre un aperçu d'une dernière née : inspirée de la Vénus Anadyomède du Titien, ajourée, superposée, relevée au brou de noix, à l'encre métallisée et à la feuille de cuivre oxydée...et en cours d'encadrement... Camellia Sinensis ou l'allégorie du Thé est née. 



J'ai la joie et le plaisir de pouvoir la présenter en exposition ainsi que d'autres dessins, quelques sculptures et vitraux à The Tattooed Lady, à Montreuil, à partir du 8 février !

Informations complémentaires sur les pages Facebook :
https://www.facebook.com/salontattooedlady
https://www.facebook.com/events/400359343386171/

A très bientôt !



jeudi 3 janvier 2013

Veilleurs moeux...

...Sonne banté et contrepèteries pour cette nouvelle année !

A-t-on vu le pire..?

...A propos de cette fin du monde prévue par les Mayas, qui a généré beaucoup de râleries, diverses et variées.

Et si finalement :



Nan ? ^^